Le mixage ne se résume pas à un cahier des charges technique. Une flopée d’outils sont à notre disposition, prêts à l’emploi, pour corriger ci ou ça, mettre en valeur tel aspect de nos morceaux… Néanmoins, avant même d’avoir recours au moindre effet, il est constructif de comprendre à quoi sert cette étape obligatoire.

Vous avez composé un morceau, arrangé dans le temps les différentes mélodies et rythmiques de façon à raconter quelque chose avec celles-ci, choisi et choyé les meilleurs sons possibles pour chacun des instruments… En prime, le tout forme un ensemble cohérent… et pourtant, difficile d’entendre là un morceau à part entière.

Le mixage consiste ainsi à transformer, au moyen de différents procédés techniques et artistiques, un enregistrement multipiste en une oeuvre musicale cohérente. Ce n’est que ça… et pourtant, c’est gigantesque. L’enjeu est de convertir ce qui sonne comme la simple superposition de percussions, d’instruments en tous genres, de voix… en un tout articulé, uni, lié. Un morceau quoi. Faire presque oublier l’individualité de chaque élément au profit de l’ensemble, que chacune des pistes travaillent de concert, en équipe. Tout un programme, n’est-ce pas ?

Et ça commence bien avant de lancer votre session mixage. Voyons cela dès maintenant.

Nos oreilles

Votre ordinateur flambant neuf, au processeur 135 coeurs cadencés à 123 GHz (le rêve) et 678 Go de RAM, regorge des meilleurs plugins. Cerise sur le matos, deux ou trois belles pièces hardware trônent fièrement dans vos racks. Les enregistrements multipistes s’entassent sur votre disque dur, et attendent sagement d’être mixés (les disques d’or, de platine etc… s’impatientent). Mais avez-vous tout ce qu’il faut pour transformer l’essai ?

Un vrai bon morceau

Au commencement (le plus souvent) la bonne mélodie est mise en valeur par un bel arrangement (tant en terme d’harmonisation que de choix des sons). Le tout prend vie grâce à une interprétation la plus sublime possible, avec de l’émotion et du groove à revendre. Interprétation si possible immortalisée par un enregistrement techniquement irréprochable et musicalement délicieux (bah eh, oui). Un enregistrement confié ensuite à un ingénieur compétent qui s’évertue à mettre toutes ces magnifiques notes en valeur, en un morceau absolument imparable.

Pour un groupe de Rock, Jazz, Funk etc… il s’écoule certainement des mois (si ce n’est plus) entre la première mouture du riff parfait jusqu’à son enregistrement dans un studio à $1 234 567 de l’heure (ça peut valoir (très) cher, du vrai bon boulot de studio).

Des mois pendant lesquels la composition et l’interprétation, l’arrangement, le choix des instruments, leurs réglages, la structure narrative… vont muter, s’affiner, se parfaire, jusqu’à devenir un rouleau compresseur musical, au gré des répétitions acharnées.

Le temps en studio (et les compétences qui vont avec) ont un prix… et il est souvent élevé. Il en va donc de la santé de votre compte en banque de venir le jour de l’enregistrement avec un morceau parfaitement fini, testé au préalable, rodé jusque dans le dernier détail.

Ça, c’est quand on compte sur les compétences et/ou le matériel d’autrui. Rien de mal à ça, au contraire même.

Maintenant, en solo face à notre ordinateur, et parce qu’il devient possible de tout faire en même temps, tout se complique : ne sommes nous pas tentés de faire immédiatement sonner comme un disque masterisé nos morceaux à peine esquissés et à ce stade encore très partiellement composés ?

Parce que techniquement et logistiquement, c’est possible : pas besoin de quitter notre session Live pour ajouter des EQs, compresser ci et là une piste ou un groupe d’instrument… et donc de s’emmêler les pinceaux, pour ne finalement jamais finir une track.

Certes, face à nos logiciels préférés, il n’est pas nécessairement besoin d’embaucher un ingé-son qualifié ou de réserver un studio. Mais il y a du bon à faire “comme si”.

Procédez par étape, et n’entamez pas le mixage tant que la composition, l’arrangement (tant en terme de notes, de structure que de choix des sons) ne sont pas complètement fini.

Plus les idées musicales “brutes” sont claires et utiles à votre morceau, plus le mixage sera facile, se faisant presque tout seul.

En revanche, une composition paresseuse, brouillonne, dans laquelle chaque instrument lutte pour se distinguer sera impossible ou presque à mixer décemment. Si si.

En d’autres termes, composez chaque morceau jusqu’au bout, et ne mixez que les meilleurs.

Un mixage sonnera aussi bien que l’autorise notre monitoring

1. En sortie de nos cartes sons : les enceintes et notre pièce.

L’une des erreurs les plus fréquentes est de penser que c’est le matos qui fait le rendu sonore.

À y regarder de plus près, un bon mixage est rendu possible par :

  • un morceau “brut” de qualité,
  • une performance musicale solide et convaincante,
  • un enregistrement fidèle,
  • une vision artistique claire de ce dont le morceau a besoin : un plan d’attaque, tenant compte de ce qu’il est absolument primordial de mettre en avant dans un morceau (et ce qui doit rester à tout prix en arrière plan),
  • et enfin, de bonnes conditions d’écoute.

Votre ouïe est bien entraînée, vous avez de solides connaissances et compétences d’ingénierie du son, de l’expérience à la pelle… mais la fidélité de ce qui parvient à vos oreilles alors que vous mixez est aléatoire voire mauvaise : impossible ou presque de faire du bon boulot.

Une bonne paire d’enceintes de monitoring :

  • neutres et utiles : la façon dont elles vous présentent la scène sonore ne vous inonde pas de détails inutiles et rend immédiatement audible tout déséquilibre / défaut du morceau, tant en terme de fréquences, de dynamique que de phase,
  • positionnées au bon endroit dans une pièce à l’acoustique correcte,
  • positionnées au bon endroit par rapport à votre emplacement d’écoute (hauteur, distance)

est tout bonnement indispensable.

Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité.

Il est également crucial de connaître ce système d’écoute par coeur… en écoutant un maximum de musique avec : le but est de connaître et comprendre la façon dont il nous présente l’info audio. Utilisez ces mêmes monitors pour regardez vos séries et films préférés, pour jouer en ligne…

Ce même conseil est d’ailleurs parfaitement valable pour celles et ceux qui n’ont d’autres choix que de bosser au casque.

Nous nous constituons ainsi des références sonores indispensables pour “baliser” notre écoute : l’enjeu est de pouvoir immédiatement identifier n’importe quel problème dans nos morceaux, simplement parce que ça ne sonne pas comme d’habitude.

2. 3D

L’acoustique de nos home-studios n’est pas toujours optimale. Pourtant, ce que nous entendons est profondément teinté par la géométrie des pièces dans lesquels nous produisons, par les matériaux des murs, sols et plafonds, par l’ameublement de nos studios (bibliothèque, bureau, lit, canapé, etc…). Nos appartement n’ont jamais été conçus pour accueillir de la musique amplifiée ni permettre une écoute critique.

Chaque son qui sort des baffles est comme une balle rebondissante, propulsée avec plus ou moins de force dans votre pièce, de façon plutôt aléatoire… et ces balles s’entrechoquent en permanence les unes les autres, contre les murs et notre bureau (entre autres). Les fréquences basses s’entassent et s’empilent dans les angles des murs, du sol, du plafond. Bref, voilà le chaos phonique ici mis en image.

Un studio professionnel digne de ce nom se distingue non pas tant par le matériel à disposition que par l’acoustique des lieux, faite pour l’enregistrement, le mixage et le mastering.

Nous ne parlons pas ici d’insonorisation mais plutôt de la mise en place de différents dispositifs acoustiques (diffuseurs, absorbeurs, etc…). L’idée est d’homogénéiser la réponse en fréquence et en dynamique de la pièce dans laquelle nous travaillons.

De la sorte, ce que nous entendons se rapproche davantage de la source sonore d’origine, offrant ainsi une écoute objective indispensable à un résultat sonore professionnel. C’est un pôle de dépense moins sexy qu’un nouveau synthé, mais qui se révèlera plus malin au long terme, indiscutablement.

Dans un studio à l’acoustique approximative, le résultat ne peut qu’être lui aussi… approximatif. Sans avoir sécurisé une acoustique fiable, mixer revient à peindre (en couleur) avec des lunettes de soleil et un projecteur dans les yeux. CQFD.

Mixer au casque ?

Bien des producteurs sont contraints de travailler au casque (budget, acoustique impossible à corriger, nomadisme, voisinage, etc…). Sachez que la tâche est plus compliquée encore. Pas impossible, juste par nature plus retorse.

Certes, le casque court-circuite les problèmes d’acoustique : par exemple, pas de problème de masquage de fréquences. La façon dont se propage dans l’espace les ondes de votre lead ne risque pas de couvrir celles de la voix (par exemple). Ça c’est bien.

Mais d’autres obstacles pointent vite le bout de leur nez, pour la simple et bonne raison que le son, justement, ne se déplace pas dans l’air.

Ici le son est joué par de micro-enceintes, disposées immédiatement face à nos conduits auditifs (là où idéalement, nous constituons un triangle équilatéral entre notre tête et nos monitors, avec un bon mètre entre chaque).

Deux enceintes (mises au bon endroit) vont délivrer des informations communes aux canaux gauche et droit : le centre. Ce qui est différent entre les deux constitue la stéréo. Or, au casque pas de centre : notre crâne est au milieu !

En conséquence, notre perception de la stéréo est complètement faussée : ce qui sort de la baffle de gauche ne s’entrechoque jamais avec ce qui sort de celle de droite.

En conséquence (décidément), il devient encore plus problématique de régler de façon efficace les ô combien cruciales basses fréquences de nos morceaux. Plus un son est bas, plus il est difficile de le placer dans notre champ panoramique. Or, pour la stabilité finale d’un mixage, et pour moult raisons techniques, il est recommandé de conserver au centre l’essentiel de ces mêmes fréquences.

C’est sans compter sur le fait que le casque propose des graves qui n’ont pas à lutter pour faire déplacer de l’air sur leur passage : c’est pourquoi celles-ci peuvent avoir tendance à disparaître une fois le morceau diffusé sur enceintes.
L’idée n’est pas de vous démoraliser s’il s’agit là de votre seul outil à disposition mais prenez néanmoins conscience des limites de celui-ci (indépendamment de votre budget).

Il existe des solutions logicielles comme SonarWorks et Goodhertz CanOpener pour rendre plus simple le travail sur heapdhones. Ces plugins proposent d’homogénéiser / neutraliser la réponse en fréquence de ce qui parvient à vos oreilles (SW) et de recréer des sensations acoustiques 3D comme si le son sortaient d’une paire d’enceintes (pour diminuer les problèmes de centre de l’image stéréo évoqués il y a quelques lignes). À essayer.

Notre perception et notre ressenti

Avant de vider votre compte PEL pour vous acheter des plugins (et après avoir dilapidé vos économies en traitement acoustique et enceintes de monitoring), sachez que votre outil le plus puissant, c’est vous. Avec non seulement vos oreilles, mais également votre cerveau et vos tripes.

Et avant de brandir le premier EQ, voici quelques conseils d’hygiène sonore pour maximiser la qualité de vos mixages.

Volume(s)

1. À l’écoute

Vous écoutez, composez, produisez et mixez à volume trop élevé. Si si.

Nous aimons tous êtres englobés dans le son, pris d’assaut par des basses sismiques et enveloppantes. C’est génial pour de l’écoute plaisir, récréative… mais beaucoup moins indispensable (pour ne pas dire contre-productif) pour du travail audio sérieux. Et ce au casque comme sur enceintes.

Donc, avant même de commencer votre mixage, baissez le volume de votre système son. Allez-y, moins fort, au niveau d’une conversation normale avec quelqu’un à côté de vous. Puis tenez vous à ce niveau sonore (98,7% du temps, à peu près). Attention, vous allez avoir besoin d’une période d’adaptation, mais ça en vaut tellement la peine !

Les bénéfices sont nombreux, et en top 2 :

  • on réduit la fatigue auditive… et la perte de perspective / objectivité qui va avec sur le morceau que nous sommes en train de mixer.
  • on favorise une bien meilleure “vue d’ensemble” de nos morceaux : il devient alors beaucoup plus évident d’estimer de façon juste les interactions entre instruments, et c’est là l’essence même du mixage.

Les différents problèmes d’équilibre deviennent ainsi criants immédiatement, là où à volume plus fort, paradoxalement, nous aurions tendance à passer à côté, “trop le nez dedans”.

Pourquoi ?

Notre système auditif préfère spontanément ce qui sonne plus fort, au risque de nous induire en erreur.

Nous nous sommes tous déjà fait berner de la sorte, et c’est juste normal.

Si tout sonne mieux plus fort, alors mixons à faible volume pour faire du meilleur boulot et ne pas nous laisser duper par les décibels.

Si un morceau sonne gigantesque alors que les enceintes murmurent, il y a des chances qu’il en soit de même quand celles-ci hurleront. Pas l’inverse.

Plus vous montez le volume, plus vous entendrez de basses. C’est la science qui le dit (vraiment).

D’expérience, si à faible volume vous arrivez à mettre en valeur les infos importantes de cette partie si délicate du spectre sans pour autant inonder le reste du morceau, il y a de fortes chances pour ce que vous ayez un morceau
robuste dans le bas (sans déborder pour autant). La fondation même d’un mixage solide.

Pareil pour les hautes fréquences : là, baissez le son à la lisière du silence pour vérifier que tout est OK. Si la seule chose qui subsiste est un grésillement d’ultrason, c’est qu’il y a certainement un soucis dans le registre chauve-souris de votre morceau. À un niveau d’écoute normale, il est possible que le reste des instruments masque cette brillance excessive à la limite de ce que nous sommes capables d’entendre.

Et bien entendu, si nous entendons les fréquences aux extrémités du spectre de façon pertinente, il devient dès lors plus limpide de jauger ce qui se passe dans les medium.

C’est dans ces fréquences du “milieu” que se joue l’essentiel du mix, là où l’identité de chaque note et de la plupart des instruments s’exprime le plus pleinement. D’où la nécessité d’y voir (ou plutôt, d’y entendre) le plus clair possible.

Comme esquissé plusieurs paragraphes plus haut, il sera ainsi infiniment plus immédiat d’évaluer l’équilibre global de votre morceau.

Enfin, à faible volume, il est fort possible que nous excitions moins les défauts acoustiques de nos home-studios. Ça aussi, c’est bon à prendre ! Bien entendu, cela ne vous empêche pas de vérifier ponctuellement en poussant à 808 décibels (c’est franchement beaucoup trop) comment sonnera votre track.

2. Gain staging

On parle toujours de volume, mais cette fois-ci, à la source.

Tip primordial, qui va métamorphoser immédiatement vos morceaux : baissez le volume d’entrée de vos cartes sons et de sortie de vos instruments, et restez dans le vert, que ce soit à l’enregistrement comme au mixage.

Attention, ne confondez pas les faders de votre table de mixage (virtuelle ou non) et ce dont il est question ici. Ça se passe ici dès les potards de Gain/Trim (les appellations les plus communes) pour tout ce qui est enregistrement ou utilisation de fichiers audio pré-existants (samplers, sessions multipistes) ou via les potentiomètres Volume / Output / Make Up de nos synthés et effets.

Les faders interviennent après nos instruments et effets, ne résolvant ainsi aucun problème de calibration mais dosant “seulement” le volume des instruments entre eux. Si ça sature en tout début de chaine audio, baisser le fader ne résoudra rien.

L’idée sous jacente est super simple : on calibre à la source le volume de chaque instrument brut. De la sorte, chaque traitement audio ultérieur dont le mixage regorge (égalisation, compression, saturation, etc…) sera effectué sur un signal audio optimisé, standardisé, pour être altéré avec le moins d’effets négatifs

Volts VS. 0 et 1

Dans un studio entièrement analogique, nous serions en train de surveiller sans même y réfléchir tous les témoins de volume à notre disposition. Logique : nous serions alors en train de manipuler et façonner du courant électrique (pour schématiser à l’extrême). Pour sonner au mieux, les compresseurs et préamplis à lampes (par exemple) ont besoin d’un signal audio en entrée ni trop faible ni trop intense, et c’est notamment ce que les VU mètres mesurent.

Ici, un signal trop fort, supérieur à 0, va progressivement faire saturer l’équipement en question (parfois le résultat est magique, pas tout le temps). Selon les cas, sur une plage entre 15 et 30 dB au dessus, jusqu’à distorsion totale.

En audio-numérique, pas d’équivalent. Aucune progression de saturation, le signal audio au dessus de 0 (dB) est simplement décapité (on appelle ça le clipping). Et contrairement à la saturation progressive analogique, c’est souvent très laid à l’oreille.

Le 0 analogique mesure la densité du signal audio, en faisant une sorte de moyenne du volume sur une période de quelques centaines de millisecondes. C’est ce dont témoigne l’aiguille du VU mètre. Aiguille dont on attend, pour chaque instrument dodu, qu’elle groove autour du 0 VU. C’est moins précis mais franchement utile.

Le 0 digital, appelé 0dB FS (pour Full Scale, soit pleine échelle), mesure quant à lui les crêtes maximales, instantanément. C’est ce que nous indique nos DAWs préférés : les pics d’énergie maximum, aussi infimes soient-ils.

L’idée est de sécuriser nos VUs pour moins se soucier ensuite des FS (en gros).

Une réserve de volume absolue à portée de clics : vers l’infiniment petit

Autre différence de taille, cette fois-ci au profit des 0 et des 1 de nos softwares : selon la qualité du matériel, il y a une plage de 60 à 100 dB de différence entre le 0 analogique et les bruits parasites à la lisière du silence (dans le meilleur des meilleurs des cas).

En audionumérique, la réserve en dessous de 0 est minimum de 144 dB en 24 bit… voire même dans nos DAWs modernes tournant en interne en 32 bit flottantes voire 64 bit. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas la nécessité de maximiser le volume de chaque instrument à la source (ni plus tard dans le mix d’ailleurs) comme ce fut le cas il y a plusieurs décennies.

Au contraire, il est salvateur de ménager un écart entre notre volume maximum (indiqué par les peak mètres de Live, par exemple) et le 0 d’une dizaine de dB (là encore, on simplifie à l’extrême). C’est là aussi que nos VU mètres s’avèrent super pratiques.

Nous recréons ainsi la marge de manoeuvre de l’analogique à l’intérieur de nos logiciels.

D’un coup d’un seul, et sans dépense supplémentaire, nos cartes sons sonnent mieux à l’enregistrement (leur job n’est-il pas de convertir des impulsions électriques en données informatiques, et vice et versa ?) , et nos mixages ne sont plus le théâtre d’une lutte de pouvoir impitoyable entre les instruments, à celui qui criera le plus fort pour être entendu (et ce dans la crainte de la guillotine 0 dB).

Perspective

Tout ce long et nécessaire préambule pour une simple, mais essentielle conclusion.

La tentation est grande de viser à chaque fois le mixage de tous les superlatifs (plus fort, plus grand, plus dense, etc…), mais répond-elle à une quelconque utilité musicale ou sonore ? Nous ne croyons pas.

Face à nos faders, notre premier devoir est d’écouter la musique qui se présente à nous. Ensuite, il est tout aussi impératif de comprendre ce que nous pouvons lui apporter, et enfin de diriger nos efforts et choix (techniques comme artistiques) pour servir le morceau.

Un véritablement bon mixage suit un plan, une trame narrative forte et assumée, avec des éléments principaux et d’autres secondaires, le tout toujours au service de l’ensemble.

Et tout ça, on en parle dans notre prochain dossier.